Opinions
02.09.2019

A l’unisson pour une place financière forte

Les collaboratrices et collaborateurs des banques, mais aussi les représentant-e-s de la place financière, sont nombreux-ses à briguer un mandat au Conseil national ou au Conseil des Etats. On ne peut que s’en réjouir. La compétence bancaire au sein du Parlement est plus importante que jamais.
Article deSilvan Lipp

Lorsqu’on connaît l’activité bancaire de l’intérieur, on apporte en politique une perspective utile – surtout quand les conditions-cadres pour la place financière suisse sont en jeu. Dans notre pays, quelque 1 500 collaboratrices et collaborateurs des banques participent au système de milice dans le cadre d’un mandat politique et 500 autres s’engagent dans les associations bancaires, mettant leurs compétences au service des commissions et des groupes de travail. En outre, un grand nombre de parlementaires et de personnalités politiques locales, cantonales ou fédérales sont liés à la place financière, par exemple parce qu’ils siègent au conseil d’administration d’une banque.

Mieux faire connaître le domaine bancaire

Cet engagement actif des collaboratrices et collaborateurs des banques en politique, que l’on observe dans toute la Suisse, est aussi réjouissant qu’important: indépendamment de tout esprit partisan, il permet de mieux faire connaître le rôle et le fonctionnement des banques – que ce soit au sein de groupes d’experts, dans les réunions de partis ou lors des débats parlementaires.

Les prochaines élections fédérales ne feront pas exception: beaucoup de collaboratrices et collaborateurs des banques seront candidat-e-s. Mais faut-il davantage de représentant-e-s de la place financière au Conseil national et au Conseil des Etats? Je pense que oui – et voici pourquoi.

Apporter des connaissances pratiques en politique

En premier lieu, la réglementation des marchés financiers reste dans le viseur. Certes, les priorités ont changé. Si des sujets comme le «too big to fail» ou l’échange automatique de renseignements occupaient le devant de la scène il y a quelques années, les questions réglementaires liées par exemple aux nouvelles technologies financières, à l’accès au marché ou à la finance durable («sustainable finance») ont désormais pris le relais. Mais ce qui perdure et va même croissant, c’est la complexité et l’abondance des réglementations. Un savoir-faire bancaire de première main est dès lors indispensable pour les décideurs politiques.

En deuxième lieu et de manière très générale, un des avantages essentiels de notre système de milice est qu’il introduit l’expérience professionnelle et pratique en politique. Nous le savons tous: le parlement de milice est sous pression. Concilier vie professionnelle et engagement politique est extrêmement difficile dans le contexte actuel. Cela concerne tous les secteurs économiques. Les conditions-cadres doivent donc être aménagées de telle sorte qu’un engagement politique des employé-e-s soit possible et que le soutien des employeurs puisse s’exprimer. C’est ce que font les banques depuis de nombreuses années, en aidant de multiples manières leurs collaboratrices et collaborateurs qui exercent des mandats politiques.

La plateforme «vote4finance»

L’Association suisse des banquiers, elle aussi, s’engage en leur faveur, par exemple en organisant des manifestations sectorielles de réseautage comme le récent «Forum politique SwissBanking». En outre, dans la perspective des élections fédérales du 20 octobre 2019, elle a créé la plateforme «vote4finance» et la met à la disposition de tou-te-s les candidat-e-s lié-e-s à la place financière. Ces dernier-ère-s peuvent s’en servir pour se présenter à la communauté de la place financière et, au-delà, à toutes les personnes intéressées. De nombreux-ses candidat-e-s, issu-e-s des différents partis et de toutes les régions du pays, ont déjà rejoint la plateforme. Toutes et tous permettent à la place financière suisse de faire entendre une voix plus forte. Ils s’engagent en faveur d’une place financière compétitive et souhaitent apporter des réponses durables et viables aux enjeux du moment. Ils poursuivent à l’unisson un but commun: une place financière forte pour la Suisse.

Rédacteurs

Silvan Lipp
Ancien Responsable Communications & Public Affairs - Membre du Comité exécutif
+41 58 330 62 06