Opinions
09.12.2025

Seules des banques fortes génèrent de la prospérité

L’étude annuelle de BAK Economics sur «l’importance économique du secteur financier suisse», publiée ce jour, met en lumière le rôle essentiel du secteur bancaire au sein de l’économie suisse. Elle montre que les banques ne se contentent pas de générer de la valeur ajoutée année après année, mais ont aussi de puissants effets indirects sur l’économie réelle. En cette période d’incertitudes mondiales, c’est un constat à prendre au sérieux.

Article deMartin Hess

L’étude de BAK Economics, mandatée par l’Association suisse des banquiers (ASB) et l’Association Suisse d’Assurances (ASA), montre que la valeur ajoutée générée par les banques et les prestataires de services connexes est restée stable en 2024, à environ 5 % du produit intérieur brut (PIB). Cette constance est un des principaux points forts de la place suisse. Alors que le contexte mondial pèse lourdement sur d’autres branches, les banques affichent leur solidité.

Les banques génèrent des recettes dont bénéficient les PME

L’analyse du commerce des services, notamment, souligne l’importance économique des banques. Le commerce des services en Suisse a en effet enregistré un déficit en 2024 et, s’il ne s’est pas enfoncé davantage en zone négative, c’est grâce aux banques. Les services financiers devancent tous les secteurs exportateurs de services en termes de solde commercial, à CHF 18,7 milliards.

Outre qu’il génère d’importants volumes de commissions pour la place financière, cet excédent contribue à l’excédent de la balance courante et donc à l’afflux de capitaux vers la Suisse. Ces entrées de fonds favorisent à leur tour le maintien des taux d’intérêt à un niveau bas, donc avantageux, ce qui bénéficie aux PME en leur permettant d’investir et d’innover à moindres coûts.

Les banques fournissent des milliers d’emplois et versent des milliards aux caisses de l’Etat

L’étude de BAK Economics montre à quel point les banques interagissent avec l’économie réelle. Leurs achats de prestations intermédiaires, en particulier de services de conseil et de services informatiques spécialisés, vont croissant et génèrent CHF 26,7 milliards de valeur ajoutée indirecte. Par ailleurs, les banques fournissent plus de 191 000 emplois en dehors du secteur financier.

Les pouvoirs publics bénéficient eux aussi de ces effets indirects, puisque la Confédération, les cantons et les communes encaissent chaque année quelque CHF 22 milliards d’impôts liés aux marchés financiers. C’est 13 % du total des recettes fiscales, soit une part qui dépasse nettement la contribution de la branche à la valeur ajoutée totale.

Les banques renforcent leur résilience opérationnelle

La valeur ajoutée générée par les banques résulte de multiples activités soumises à des exigences réglementaires strictes. Depuis la crise financière mondiale, les banques se sont attachées à renforcer leur résilience opérationnelle. Parmi les principaux instruments utilisés à cet effet figure l’externalisation de domaines d’importance systémique, par exemple via des sociétés de services comme UBS Business Solutions ou des gestionnaires de fonds comme Pictet Asset Management.

Si ces entreprises ne disposent pas d’une licence bancaire, elles n’en sont pas moins essentielles pour les activités courantes et donc pour la valeur ajoutée du secteur. Selon les prévisions de l’étude, ce sous-segment devrait enregistrer une croissance de l’emploi supérieure à la moyenne.

La place financière, garante de la prospérité

Les résultats de la nouvelle étude BAK montrent à quel point l’économie suisse peut compter sur la place financière pour assurer sa solidité. Les actifs sous gestion se situent à un niveau sans précédent, l’emploi dans le secteur financier est stable et les effets indirects sur l’économie réelle sont considérables.

Mais pour pouvoir continuer d’encourager l’innovation, de soutenir les PME et de contribuer à la stabilité du pays, les banques ont besoin d’un environnement compétitif. La Suisse ne peut pas se permettre de sous-estimer l’importance de ses banques.

Un secteur bancaire fort ne va pas de soi. Mais la stabilité économique et la prospérité ne vont pas sans lui.

Économie

Rédacteurs

Martin Hess
Responsable politique économique
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